Un peu plus tôt au cours de ce module, nous avons présenté une liste de certains comportements problématiques (intériorisation et extériorisation) qui peuvent être observés chez les personnes autistes. Pour comprendre pourquoi un participant pourrait adopter un de ces comportements, vous prendrez un rôle de « détective du comportement ». Quand un comportement problématique survient, il peut être utile de se poser les questions suivantes :
- Qu’est-il arrivé au participant avant l’incident?
- Est-ce que des signes avant-coureurs étaient apparents, ou était-ce un débordement soudain?
- Qui était avec le participant quand l’incident s’est produit? (Moyes, 2002).
- Est-ce qu’il s’agit d’un nouveau comportement, ou est-ce que le participant a ce comportement depuis l’enfance?
- Qu’est-il arrivé immédiatement après l’incident?
Il est important de comprendre les comportements de base de référence et la façon dont ils ont pu changer. Il peut aussi être utile de consulter le parent ou le soignant, car les comportements qui se produisent depuis une longue période (depuis l’enfance) font probablement partie des symptômes principaux de l’autisme du participant ou de son historique de renforcement. À l’opposé, de nouveaux comportements problématiques peuvent être un signe d’un problème émergent de santé physique ou mentale.
Certaines causes de comportements problématiques courants chez les personnes autistes découlent de difficultés dans les domaines suivants : traitement de l’information verbale et compréhension orale, langage social, habiletés sociales, traitement de l’information sensorielle, transitions et changement, capacités d’organisation et séquences de tâches, difficultés d’apprentissage et coordination motrice. Ces difficultés peuvent occasionner des problèmes d’estime de soi, un état dépressif et des problèmes de gestion du stress (Moyes, 2002). De plus les difficultés en santé mentale telles que la dépression, l’anxiété, et les problèmes d’attention peuvent aussi occasionner des comportements problématiques.
Il est important de noter qu’un être humain, tout au long de sa vie, connaîtra des changements dans sa neurologie et son environnement qui peuvent avoir des effets sur son comportement. Par exemple, les transformations physiques et hormonales qui surviennent à la puberté peuvent occasionner des comportements problématiques. « L’adolescence et l’autisme comportent chacun leur lot de défis, et la combinaison des deux peut être troublante et imprévisible » (Nichols, Moravcik et Tetenbaum, 2009, p. 48). Les adolescents autistes peuvent avoir de la difficulté à exprimer leurs besoins, leurs désirs et leurs émotions complexes. Ceci peut occasionner des crises de colères et des effondrements (Nichols et al. 2009). De plus, il est courant que les adolescents se rebellent contre les figures d’autorité, dans un effort de définir leur identité et d’acquérir leur autonomie (Nichols et al. 2009). Les exigences sociales de l’adolescence et de l’âge adulte peuvent dépasser les capacités sociales des jeunes autistes. Cette situation peut amener de la frustration et un sentiment de ne pas être à la hauteur, le rejet par les pairs, ainsi qu’un repli ou des effondrements émotionnels. Les raisons et les causes possibles d’un comportement problématique sont nombreuses. En bon détective, il est donc utile d’établir une hypothèse à propos de l’origine d’un comportement.
Les sections suivantes de ce module (Fonctions des comportements et L’ABC du comportement) vous aideront à mener votre enquête.
Le tableau lié ci-dessous répertorie des exemples de comportements problématiques que pourraient présenter les personnes autistes, ainsi qu’une liste de causes ou déclencheurs possibles pour chacun :