L’ABC des comportements

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Nous avons décrit précédemment les fonctions (raisons) des comportements. Lorsqu’on fait face à un ensemble de comportements problématiques chez une personne, il est utile de se poser les questions suivantes et de tenir un registre permettant d’y répondre :

Quand le comportement se produit-il?
Que s’est-il passé juste avant que le comportement se produise?
Quels étaient les éléments déclencheurs ou les sources de stress présents dans l’environnement?
Quelle a été la conséquence du comportement?
Qui était présent lorsque le comportement s’est produit?

La méthode ABC permet d’enregistrer les réponses à ces questions et peut mener à la formulation d’une hypothèse sur les raisons possibles du comportement (Trott, 2002).

A / AntÉcedent :

A, pour Antécédent, permet de répondre à la question : « Que s’est-il passé juste avant que le comportement se produise? » Autrement dit, l’antécédent peut être vu comme étant l’élément déclencheur du comportement (Queensland Health, 2011). Les antécédents peuvent être des personnes, des instructions, des indices, des interactions, des environnements, des stimuli, des activités ou des événements qui précèdent immédiatement un problème (Freeman, s.d.). Les événements déclencheurs peuvent se produire immédiatement avant que le comportement se produise ou quelques jours avant, et affectent la façon dont la personne réagit aux situations en augmentant ou en diminuant temporairement les renforçateurs dans l’environnement (Freeman, s.d.). La différence entre les antécédents et les événements déclencheurs, c’est que les déclencheurs augmentent la probabilité qu’un antécédent déclenche un comportement problématique (Freeman, s.d.).

Les conséquences (C) du comportement peuvent aussi devenir des antécédents pour des comportements futurs (The State of Queensland, 2011). Dans certains cas, un problème de santé mentale existant (par exemple, l’anxiété, la dépression, le TOC ou la schizophrénie) est l’« antécédent » ou la « raison » du comportement sous-jacent, et même si on ne peut pas vraiment guérir ou changer les problèmes de santé mentale, on peut au moins comprendre pourquoi une personne peut avoir un certain comportement ou agir d’une certaine façon. Il y a cinq principaux types d’antécédents (The State of Queensland, 2011) :

Les causes organiques : Ces causes peuvent être des troubles physiques, cognitifs, de communication ou de comportement. Elles peuvent être liées au diagnostic de TSA ou à des diagnostics cooccurrents. Elles peuvent aussi avoir pour origine la fatigue, la douleur ou d’autres facteurs médicaux.

L’état émotionnel : Les sentiments de joie, de tristesse, de culpabilité, d’anxiété et de jalousie peuvent affecter le comportement d’un participant. Le participant peut aussi avoir un problème de santé mentale qui influence son état émotionnel et peut influencer son comportement.

La cognition et les pensées : Les croyances d’une personne, ses dialogues intérieurs et sa perception de soi, des autres et des événements peuvent influencer son comportement. Par exemple, si la personne pense : « J’échoue toujours aux entrevues », elle pourrait essayer d’éviter les entrevues.

Les éléments déclencheurs dans l’environnement : Les distractions visuelles, le bruit, les odeurs, la nourriture, la température ambiante, les activités externes et le mouvement peuvent influencer le comportement d’une personne. Certaines conditions de l’environnement peuvent affecter les participants qui ont des problèmes sensoriels, de sorte qu’ils peuvent devenir dépassés ou « déconnectés », ou avoir de la difficulté à réguler leur niveau de tension nerveuse.

Les relations sociales : Les interactions des participants avec les autres participants du programme, avec leur famille ou avec la communauté peuvent influencer leur état émotionnel et leur comportement.

B / COMPORTEMENT (Behaviour) :

Le B (behaviour) fait référence au comportement inapproprié, ou non désiré, qui suit l’antécédent (Queensland Health, 2011). Le comportement doit être décrit de façon mesurable, observable et répétable (Trott, 2002). Par exemple, « non conforme » signifie un jugement sur le comportement, tandis que « a répondu ‘non’ à une demande » est une description du comportement. « Est en colère » décrit une émotion que le participant pourrait avoir ressentie, alors qu’une une description pertinente d’un comportement serait plutôt : « Il a crié, il a frappé une autre personne et il a dit des jurons ». Un comportement problématique est un comportement qui nuit à la capacité d’une personne de participer à des programmes, d’être autonome et de poursuivre ses objectifs de vie (The State of Queensland, 2011).

C / ConsÉquence :

Le C fait référence à ce qui est arrivé immédiatement après le comportement (Trott, 2002; The State of Queensland, 2011). « Les conséquences augmentent ou diminuent la probabilité qu’un comportement se reproduise. » (The State of Queensland, 2011, p. 2). Les conséquences peuvent être des choses que la personne responsable met en place volontairement, ou elles peuvent arriver naturellement ou de façon fortuite. Par exemple, le participant peut recevoir de l’attention ou un objet, ou avoir la permission d’éviter le travail (Trott, 2002). Même si on ne peut pas éliminer ou prévenir le comportement, la façon doit on réagit au comportement est importante.

L’extinction : Si on vise à voir disparaître un comportement problématique ou nuisible, on essaie alors d’« éteindre » le comportement. Lorsqu’un comportement n’est pas renforcé et qu’il ne permet pas à la personne d’obtenir ce qu’elle veut, le comportement finira par disparaître parce qu’il ne permet plus de satisfaire à un objectif ou à une fonction. Autrement dit, tout comportement finira par « s’éteindre » (arrêter de se produire) s’il n’a plus de fonction.

Le schéma ABC s’applique aussi aux comportements positifs; dans ce cas, les conséquences comprennent aussi du renforcement pour maintenir le comportement désiré ou augmenter sa fréquence.

Ce module ne vise pas à enseigner les principes de la modification du comportement, mais simplement à expliquer que lorsqu’on voit un participant adopter un comportement problématique, nuisible ou inquiétant, il faut tenir compte de la fonction, des antécédents et des conséquences du comportement.

Schéma ABC – exemples (document au format PDF)

Pour en savoir plus sur les principes de renforcement du comportement et sur les façons d’éteindre un comportement, visitez le site suivant :
Educate Autism (2016)
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